À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars, le CFA des Universités a choisi de mettre en lumière des histoires inspirantes de jeunes apprenties. En cette ère moderne, où l’agilité et l’innovation sont les maîtres mots, l’idée que certains métiers soient exclusivement réservés aux hommes relève de l’archaïsme. Les femmes sont, et doivent être, des actrices à part entière du changement socioprofessionnel.

 

C’est dans cette perspective que le CFA a donné la parole à 13 apprenties de talent, évoluant avec succès dans des métiers traditionnellement considérés comme des métiers d’hommes. Leurs récits sont le reflet d’une réalité émergente où la diversité et l’égalité des sexes s’installent comme les piliers incontournables d’une société en évolution constante.

 

Qui mieux que nos apprenties pour vous en parler ?

 

 

Pour ce quatrième jour dédié à la semaine des droits des femmes, le CFA des universités replonge dans le domaine de l’industrie en compagnie, cette fois-ci, de Pauline et Lou. Ces deux apprenties partagent avec nous leur expérience de l’intégration et de l’adaptation dans un milieu dit « masculin » tout en exprimant leur incompréhension face à la persistance du sexisme au travail, dans la société actuelle.  

 

Question 1 : Pouvez-vous nous présenter votre parcours et ce qui vous a motivé à choisir votre formation ?  

 

Lou : En seconde, dans mon lycée, nous avons eu la visite de femmes ingénieures dans les domaines orientés plutôt masculins. J’avais la possibilité durant mon bac de prendre l’option Science de l’ingénieur. À la suite de cette conférence, je me suis orientée dans cette voie. Pour la poursuite de mes études, après l’obtention de mon baccalauréat, j’ai voulu rester dans le même domaine que ce que j’avais exploré au lycée. Mon père étant ingénieur dans l’informatique, cela a éveillé ma curiosité. J’ai donc choisi d’allier ces différents domaines : l’informatique, l’électricité, l’énergie et l’électronique. J’ai intégré le BUT Génie Électrique et Informatique Industrielle à l’IUT de Chartres.

 

Pauline : Titulaire d’un Baccalauréat Scientifique, j’ai suivi une première année en prépa Polytech Tours en 2020-2021.

Cette formation ne me correspondait pas, car elle était trop théorique pour moi. De plus, elle a été ponctuée par un isolement mal vécu, lié à la pandémie de la COVID. Souhaitant suivre une formation alliant à la fois théorie et pratique, je me suis réorientée et j’ai intégré le BUT Science et Génie des Matériaux à l’IUT de Blois.

 

 

Question 2 : Quels défis avez-vous rencontrés en tant qu’apprenties femmes dans ce domaine et quelles sont les réussites qui ont marqué votre parcours ?

 

Pauline : Je dirais avoir su m’intégrer dans un milieu majoritairement masculin. De plus, à l’issue du stage de seconde année qui s’est bien déroulé, j’ai su convaincre l’entreprise d’accepter ma demande d’alternance pour l’année de BUT.  

 

Lou : Durant mon apprentissage, je n’ai eu aucun souci. Depuis mon bac, j’ai été habituée à être dans des classes masculines, donc en arrivant dans mon entreprise, je n’ai pas eu de mal à m’y adapter et ils m’ont très bien accueilli. Ils étaient contents d’avoir une femme dans l’équipe. Ma réussite durant mon parcours est de ne pas avoir lâché. A différentes reprises, j’ai eu du mal et j’ai souhaité baisser les bras, mais j’ai continué à m’accrocher pour réussir à avoir mon diplôme.

 

 

Question 3 : Avez-vous une anecdote sur des personnes de votre entourage personnel ou professionnel qui auraient été surprises de votre orientation professionnelle, ou aurait eu des aprioris sur le fait de voir une femme dans cette position ?

 

Lou : Je n’ai eu aucune personne qui a été surprise de mon orientation professionnelle. Au contraire, on m’a soutenu et motivé à continuer dans cette voie, à réussir à prouver que les femmes ont aussi leur place dans ce domaine, et enfin qu’il ne faut pas avoir peur d’être entouré seulement d’hommes.

 

Question 4 : Selon vous, qu’apporte le fait d’être une femme dans ce métier ?

 

Pauline : Cela apporte une vision différente des missions avec une approche plus méticuleuse dans les objectifs à atteindre.

Lou : Je pense que dans les entreprises cela permet de pouvoir avoir un autre point vu que celui masculin.

 

Question 5 : En une phrase qu’est-ce qui vous passionne le plus dans votre métier ? Qu’est-ce qui vous rend fière ?

 

Lou : Ce qui me passionne dans mon métier, c’est le fait de réaliser un prototype et qu’à la fin, celui-ci fonctionne. Ce qui me rend fière est de réussir mon diplôme malgré des moments difficiles.

Pauline : Pour moi, c’est d’avoir la capacité de pouvoir suivre une formation ou répondre aux objectifs fixés au même titre que les étudiants et/ou les collègues masculins.  

 

Question 6 : Quelle est votre vision sur l’égalité homme-femme au travail ?

 

Lou : Toute personne, hommes comme femmes, peuvent faire tous les métiers possibles. Ils ont les mêmes capacités. Nous ne sommes plus dans le siècle dernier, où les femmes ne travaillaient pas. Les loyers et la vie coûtent le même prix pour tous, c’est pour cela que je ne comprends pas pourquoi les femmes doivent être moins payées qu’un homme, tout en ayant les mêmes responsabilités et les mêmes conditions de vie.

Pauline : Bien que l’égalité homme-femme tende de plus en plus à s’équilibrer, les domaines d’activité à dominante masculine véhiculent encore trop de propos sexistes.

 

Question 7 : Y a-t-il des femmes qui vous inspirent dans votre domaine, et quel conseil donnerez-vous à d’autres femmes qui envisagent une carrière similaire ?

 

Pauline : Marie CURIE représente pour moi un exemple qui a marqué l’histoire, par ses réalisations remarquables, tout comme Catherine JOHNSON et Mary JACKSON qui ont œuvré dans le domaine spatial. Un conseil que je pourrais prodiguer aux femmes qui souhaitent exercer dans un domaine similaire serait de ne jamais se décourager et de garder le cap.

Lou : Je n’ai aucune femme qui m’inspire dans ce domaine. Mais si je devais donner un conseil à des femmes qui veulent s’orienter dans ce milieu, je leur dirais d’y aller et de foncer ! Si celui-ci les passionne, il ne faut pas qu’elles se ferment des portes. C’est très enrichissant, il ne faut pas avoir peur de faire face à des hommes, elles ont toutes aussi bien leur place qu’eux dans ce domaine.

 

 

Les témoignages de Pauline et Lou illustrent non seulement leur capacité à surmonter les obstacles, mais également leur volonté de faire leurs preuves dans un secteur autrefois dominé par les hommes. Leur détermination et leur succès seront, nous l’espérons, une source d’inspiration pour toutes les femmes qui envisagent de poursuivre une carrière dans des domaines traditionnellement masculins.